35 % d'énergie renouvelable d'ici 2030. Est-ce que l’objectif de L’U.E est tenable ?
L’Union européenne s'est fixée pour objectif de porter la part des énergies renouvelables à 35 % de la consommation énergétique totale d’ici 2030.
Cet objectif, inscrit dans le cadre du Green Deal et de l’Accord de Paris pour le climat, reflète l'engagement de l'Europe envers une transition énergétique durable.
État des lieux actuel : Où en est l’Europe ?
La part actuelle des énergies renouvelables en Europe avoisine les 22 %, selon les dernières données, avec cependant de grandes disparités entre les États membres. Par exemple, les pays scandinaves affichent des proportions élevées de renouvelables, tandis que certains pays d’Europe de l’Est restent plus dépendants des énergies fossiles.
L’Europe a réalisé d'importants progrès dans les secteurs de l’électricité, notamment grâce au développement de l’éolien et du solaire. Toutefois, des retards subsistent dans les domaines du transport et du chauffage.
Disparités dans les énergies renouvelables par pays en 2022
Les pays scandinaves, tels que la Suède et la Finlande, affichent les pourcentages les plus élevés de renouvelables, tandis que certains pays d'Europe centrale et de l'Ouest, comme l'Irlande et la Belgique, sont en bas de la liste. Le graphique ci-dessus met en lumière les différences entre les pays et illustre les efforts variés nécessaires pour atteindre l'objectif de 35 % d'ici 2030.
Comment expliquer le retard de l'Irlande et de la Belgique ?
L'Irlande et la Belgique, malgré leurs efforts, font face à plusieurs défis structurels et techniques qui expliquent leur retard dans l'adoption des énergies renouvelables. Voici les principales raisons spécifiques à chaque pays :
Irlande
Bien que l'Irlande bénéficie de vents forts favorables à l'éolien, ses infrastructures sont souvent rurales et éloignées, rendant le développement de projets coûteux. De plus, le pays manque de surfaces disponibles pour des installations de grande envergure, ce qui limite l'expansion de l’éolien terrestre.
La dépendance au gaz naturel reste forte, et la transition vers les énergies renouvelables est freinée par un manque de diversification dans le solaire et l’hydroélectricité, contrairement à des pays comme la Suède ou la Norvège.
Belgique
La Belgique est l’un des pays les plus densément peuplés d’Europe, avec une occupation déjà importante du territoire pour l’agriculture, l’industrie et les infrastructures urbaines, rendant difficile l’installation de grandes fermes solaires ou éoliennes.
Son mix énergétique repose en grande partie sur le nucléaire et le gaz naturel. Bien que la Belgique envisage une sortie progressive du nucléaire, cette transition est complexe et coûteuse, d'autant plus qu'une infrastructure renouvelable de remplacement n’est pas encore pleinement développée.
Autres facteurs communs
Dans les deux pays, la lenteur administrative et la multiplicité des autorités locales compliquent l’octroi de permis pour des projets renouvelables, ce qui allonge les délais de réalisation.
Ce qui reste à faire pour atteindre 35 %
Les prochaines étapes pour l’Union européenne
Renforcement des réglementations: Adoption de nouvelles législations pour accélérer la transition et inciter les entreprises à réduire leur consommation d'énergie fossile.
Incitations économiques: Mise en place de subventions et de financements pour les projets d’énergies renouvelables et pour la recherche sur les technologies de pointe.
Collaboration internationale: Renforcement des partenariats avec d’autres régions du monde pour l'importation d'énergie verte, notamment l’hydrogène.
Amélioration des infrastructures : Investissements dans le réseau de distribution et de stockage, en particulier pour les énergies intermittentes comme l’éolien et le solaire.
En résumé, bien que certains pays aient déjà réalisé des avancées significatives, des efforts restent nécessaires pour harmoniser les progrès et pallier les retards dans des secteurs comme le transport et le chauffage.