Faut-il croire à la solution hydrogène vert pour nos voitures ?
Certains prédisent l’hydrogène vert comme solution miracle tandis que d’autres affirment que ce n’est pas déployable à grande échelle. C’est un fait, le débat pour ou contre n’est pas clos et il va falloir attendre un peu avant d’avoir un avis définitif.
On tente de faire le point en évoquant les plus et les moins de cette piste d’énergie verte.
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Comprendre la notion de l’hydrogène vert
Pour qu’il soit vert, il doit être produit à partir d’une énergie renouvelable solaire ou éolienne par exemple. L’hydrogène n’est pas une énergie brute que l’on trouve sous un caillou. Il faut le produire en séparant les molécules de l’eau. C’est donc le procédé qui va être mis en œuvre qui détermine l’empreinte de l’hydrogène.
Si vous produisez de l’hydrogène à partir d’une énergie renouvelable, il sera vert. Sinon, il sera gris comme 99% de l’hydrogène produit dans le monde à ce jour.
L’enjeu pourrait déjà se résumer ici : pour avoir de l’hydrogène vert, il faut déjà que nous ayons suffisamment de sources d’énergies vertes à la base…C’est le serpent qui se mord la queue.
Pourtant, la volonté politique est forte, tant au niveau européen qu’ au niveau français. L’ADEME (Agence pour la transition écologique) affiche clairement les ambitions.
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Les atouts et les inquiétudes sur la solution tout hydrogène.
Le grand intérêt de l’hydrogène vert, et contrairement à l’éolien par exemple, c’est qu’il est stockable. Mais, il faut consommer beaucoup d’électricité pour produire de l’hydrogène par électrolyse. De ce fait, les impacts de la production peuvent s’avérer couteux en terme écologique et ce, même si l’électricité est « bas carbone » ou « renouvelable » au départ.
Enfin, difficile de faire dans la demi-mesure, car pour produire à grande échelle, il faut de grandes usines. Cela implique des nouvelles infrastructures, elles aussi couteuses en énergie et en impact carbone.
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Un bel exemple de réalisation en Pays de la Loire.
H2Ouest est un écosystème opérationnel développé en Pays de la Loire depuis 2019, visant à décarboner la mobilité en favorisant l'hydrogène renouvelable en circuit court.
C’est un modèle unique en France, avec une connexion directe à un site éolien et le premier camion de 44 tonnes hydrogène "rétrofité".
Le site de production d'hydrogène est situé à Bouin en Vendée, alimenté par un parc éolien local. Quatre stations de distribution d'hydrogène sont prévues, avec des distances d'approvisionnement allant jusqu'à 230 km.
Le projet prévoit le déploiement de 30 véhicules à vocation professionnelle, offrant un intérêt économique local. L'écosystème est conçu pour être reproductible dans d'autres territoires.
En résumé :
Alors est-ce que la petite molécule aux grandes promesses énergétiques est devenue l’arme ultime contre la crise climatique ? En tout cas, concernant les voitures, la solution électrique reste pour le moment la meilleure option en termes d’impact carbone et d’autonomie.
Il semble que le mixte énergétique reste la bonne approche. Tout ne sera pas « électrique » et tout ne sera pas à « l’hydrogène ». Cela dépend du besoin et de l’usage.