Les enjeux de la mobilité décarbonée
Le défi des avionneurs
Alors que le secteur aérien a été touché de plein fouet par la crise sanitaire, il doit faire face à un double défi : retrouver un trafic aérien pérenne et envisager des solutions moins carbonées. Voler sans polluer est une nécessité pour la transition énergétique. L’hydrogène est une des solutions privilégiées par les avionneurs pour décarboner le transport aérien. Mais en quoi ça consiste ? On vous explique.
Les réservoirs à hydrogène
D’ici 2035, Airbus prévoit de faire voler un avion grâce à l’hydrogène. Les équipes de l’avionneur ont lancé dans le centre de développement zéro émission (ZEDC) concomitamment trois projets : un turboréacteur, un avion à hélice et une aile volante à fuselage intégré, laissant imaginer ce que sera l’avion décarboné. Ces trois concepts seront propulsés grâce à l’hydrogène.
La société anglo-américaine ZeroAvia a fait décoller quant à elle le 19 janvier dernier, un avion bimoteur de 19 places équipé d’un moteur à hydrogène alimenté par des piles à combustibles et des batteries lithium-ion.
Enfin l'Aerospace Technology Institute s’attaque au marché des vols régionaux avec son projet FlyZero : des concepts d’avion basés sur des piles à combustibles (PAC) transformant l’hydrogène en électricité alimentant les moteurs électriques à hélices. Objectif premier vol en 2026.
On l’a compris l’hydrogène est la solution privilégiée pour décarboner le transport aérien de demain. Des développements technologiques sont nécessaires pour envisager les premiers vols commerciaux. Notamment le stockage de l’hydrogène dans l’avion étant plus volumineux que le kérosène : sera-t-il intégré au fuselage, des réservoirs seront-ils disposés dans les ailes ? Et quid de l’aérodynamisme de l’appareil, en sera-t-il affecté ? De plus les aéroports devront être équipés en ravitaillement hydrogène.
Si l’hydrogène est un carburant neutre en carbone , son utilisation pourrait également changer notre façon de voyager. En effet, son utilisation nécessitera de voler moins haut et moins vite. Nos voyages aériens seront donc plus longs.
On peut se réjouir que l’objectif premier de ses développements et innovations ne soient pas de gagner en vitesse mais de décarboner le secteur.
Gageons que cela fasse figure d’exemple pour bénéficier aux autres moyens de transport comme la voiture, les trains et autres navires de croisière.