La difficile transition vers une flotte décarbonée pour une entreprise
Lorsqu’arrive le moment de remplacer tout ou partie de sa flotte de véhicules, sélectionner l’utilitaire qui répondra le mieux à son besoin peut s’avérer difficile pour une entreprise. Taille, encombrement, capacité de chargement, confort, consommation, prix ou encore coût à l’usage sont autant de paramètres qu’il est indispensable d’analyser et de comparer pour déterminer quel sera le véhicule le plus adapté.
Chez Glasseo, lorsqu’est venue l’heure de ce choix, cela a été sensiblement plus simple : nous souhaitions décarboner notre flotte et, pour cela, seulement 2 pistes s’offraient à nous : véhicule électrique ou hydrogène. Cependant, la transition ne fut pas évidente.
Une gamme restreinte de véhicules
Si la volonté de décarboner notre flotte de véhicules était claire, lorsqu’est alors arrivé le moment de se pencher sur la liste des véhicules disponibles sur le marché, nous nous sommes rapidement aperçus que le choix était assez restreint. Même si la gamme d’utilitaires électriques s’est étoffée ces dernières années, la plupart des véhicules proposés ont dû être écartés de notre sélection car l’autonomie affichée était trop faible pour une utilisation quotidienne au regard des kilomètres parcourus par nos stations embarquées.
En termes de choix judicieux, il ne restait donc plus que quelques véhicules électriques, plutôt de grande taille (autonomie oblige, pour proposer un kilométrage intéressant, les batteries sont nécessairement plus grosses et la taille de l’utilitaire s’en fait ressentir) ainsi que quelques véhicules hydrogènes.
Dès lors, notre choix s’est porté sur les véhicules hydrogène qui, par rapport aux utilitaires électriques, présentent l’avantage de pouvoir réaliser un plein d’énergie en quelques minutes seulement, tout en proposant une autonomie relativement intéressante (environ 400 km). La gamme de véhicules hydrogène étant encore plus restreinte que celle des véhicules électriques, la comparaison et la sélection furent relativement rapide.
En effet, au moment du choix, seuls deux types d’utilitaires étaient disponibles sur le marché : grande taille (Renault Master) et taille moyenne (trio Stellantis Expert/Jumpy/Combo). N’ayant pas besoin d’un utilitaire XL, ne restait donc plus qu’à choisir entre les véhicules du groupe Stellantis. Sur ce dernier point, cela reste uniquement une affaire de style puisque les trois utilitaires proposent les mêmes prestations et équipements à des tarifs similaires.
Le tarif n’est d’ailleurs plus forcément un critère de choix puisque, globalement, un utilitaire électrique, et surtout hydrogène, se révèle être bien plus cher que son homologue thermique diesel. Si le tarif est un critère important dans votre choix, clairement, il vous sera difficile d’opter pour un véhicule zéro émission. Pour ce qui est de Glasseo, l’engagement en faveur de l’environnement l’a emporté et, même si elles se révèlent être bien plus chères à l’achat et qu’elles représentent un investissement conséquent, l’entreprise a investi dans des stations embarquées zéro émission.
Un aménagement complexe des véhicules
Si, du fait de votre métier, un aménagement spécifique de votre utilitaire est nécessaire, sachez que lors de l’achat de ce dernier (qu’il s’agisse d’un modèle électrique ou hydrogène), une habilitation spécifique est nécessaire pour pouvoir transformer le véhicule.
En effet, si nous prenons le cas des véhicules hydrogène, (mais c’est également vrai pour les véhicules électriques), contrairement à leurs homologues thermiques, il n’est pas possible de se brancher sur le faisceau électrique du véhicule pour ajouter des accessoires, tel un convertisseur 230V par exemple. Ainsi, si vous avez impérativement besoin d’une prise secteur dans votre utilitaire (ou van aménagé), vous devrez opter pour d’autres solutions, généralement nomades.
Les schémas d’implantation internes des faisceaux du véhicule sont également différents : présence de la batterie ou du réservoir hydrogène oblige, la conception de l’utilitaire est légèrement différente. Il est donc indispensable de savoir où est-ce qu’il est possible de percer ou d’appliquer du poids, sous peine de faire dysfonctionner le véhicule ou d’abimer la carrosserie.
Enfin, et surtout, les protocoles de sécurité et de modifications diffèrent d’un véhicule thermique. La tension de fonctionnement d’une voiture électrique étant de l’ordre de 400V ou plus, il faut être particulièrement vigilant aux risques d’électrocution lorsqu’on veut aménager son utilitaire ou lorsqu’on touche une partie du véhicule sous tension.
Le véhicule peut également devenir dangereux lorsque le faisceau a été endommagé par des travaux et mal réparé. C’est pourquoi il est indispensable, en cas d’aménagement, de bien respecter les différents protocoles et le fait de passer par un aménageur ayant les différentes habilitations nécessaires est un bon moyen de s’en assurer.
Des transferts de véhicules compliqués
Enfin, autre point ne concernant que les véhicules hydrogènes, sachez qu’il est très compliqué de trouver des transporteurs acceptant de transférer un utilitaire d’un endroit à un autre sur le territoire français.
En effet, un transfert par la route est peu envisageable :
- Le peu de stations hydrogènes, notamment dans certains secteurs, comme le Nord, l’Est et le Sud-Ouest de la France, ne permet pas de réaliser les différents pleins de carburant nécessaires au trajet.
- Là où des stations hydrogènes sont disponibles, toutes ne sont pas accessibles avec une carte bancaire « standard ». Aussi, même si le trajet à effectuer est parsemé de stations, il ne sera pas forcément possible de s’y arrêter pour faire le plein sans avoir souscrit à un contrat spécifique. En effet, les réservoirs des stations hydrogène n’étant pas illimités, les sociétés qui les gèrent ont besoin de savoir qui les utilise et quand pour gérer au mieux leur remplissage et éviter toute pénurie.
En cas de nécessité de transfert d’un véhicule, la solution du plateau reste donc la meilleure, et quasiment la seule alternative. Cependant, lorsque vous vous mettrez à la recherche d’un transporteur, vous vous apercevrez rapidement que beaucoup refusent encore de convoyer des véhicules hydrogènes et il vous faudra alors vous armer de patience et de courage !