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Petites voitures sans permis : miracle écologique ou fausse bonne idée ?

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Voitures-Electriques

À Marseille, aux abords du lycée Lacordaire dans le 13ᵉ arrondissement, les résidents sont bien conscients de l’explosion du marché des voitures sans permis. Ces véhicules, souvent utilisés par des lycéens, sont fréquemment stationnés de manière gênante ou illégale, ce qui crée des problèmes de circulation et de sécurité aux alentours de l’établissement.

Petites, compactes, les voitures sans permis – ou VSP – sont des véhicules légers, limités à 45 km/h. Elles se conduisent dès 14 ans avec un permis AM. En 2023, plus de 30 000 VSP ont été vendues en France, soit une hausse de plus de 25 % en trois ans. Une tendance qui ne passe plus inaperçue.

  1. Pourquoi un tel engouement ?

    Le succès des VSP s'explique par plusieurs raisons : pas besoin de permis B, facilité de stationnement, faible consommation, et versions électriques désormais disponibles. Pour de nombreux jeunes, seniors ou personnes sans permis, c’est une solution pratique et accessible pour retrouver de l’autonomie.

  2. VSP électriques : des alliées pour l’environnement ?

    En apparence, les VSP électriques semblent avoir tout bon : petites, peu consommatrices, zéro émission directe de CO₂. Par exemple, une voiturette électrique peut parcourir 100 km pour moins d’un euro d’électricité. Une performance imbattable à première vue.

    Ce n’est pas si simple

    Si elles n’émettent rien en roulant, les VSP électriques ne sont pas neutres pour autant. La fabrication des batteries reste polluante, notamment à cause de l’extraction du lithium. Si l’électricité utilisée provient de sources fossiles, l’impact grimpe. Sans oublier la question de la recyclabilité des véhicules et de leur durée de vie.

  3. Une multiplication préoccupante en ville

    Avec l’augmentation du nombre de VSP, on assiste à une densification du trafic urbain. Même petites, ces voitures occupent de l’espace, génèrent du bruit, et peuvent remplacer des déplacements qui auraient pu se faire à vélo ou à pied. Loin de désengorger les villes, elles risquent d’ajouter de la congestion dans certains cas.

  4. Quelles alternatives aux VSP ?

    D’autres modes de déplacement existent : vélos à assistance électrique, trottinettes électriques, scooters, transports en commun ou encore marche à pied. Souvent plus écologiques, ces options ne nécessitent pas la fabrication complète d’un véhicule individuel.

    Des urbanistes estiment que la voiture, même sans permis, reste un véhicule individuel. Pour eux, il faudrait privilégier les mobilités partagées et les infrastructures favorisant le transport collectif. Certains écologistes soulignent que les VSP sont préférables aux voitures thermiques classiques, mais qu’elles ne doivent pas remplacer des solutions plus sobres.

  5. Comment rendre les VSP plus vertueuses ?

    Plusieurs pistes sont possibles :

    • Favoriser la production locale et durable
    • Allonger la durée de vie des véhicules
    • Encourager les modèles partagés plutôt qu’individuels
    • Intégrer les VSP dans une logique multimodale de déplacement

    Ces mesures permettraient d’éviter que les VSP deviennent une solution par défaut, au détriment d’autres moyens plus durables.

  6. Alors, bonne ou mauvaise idée ?

    Tout dépend de l’usage. En zone rurale, une VSP électrique peut être une vraie solution pour un jeune ou un senior. En revanche, en milieu urbain dense, elle peut aggraver les problèmes de circulation et concurrencer des modes de transport plus écologiques.

    Le vrai défi est donc d’insérer ces véhicules dans une politique globale de mobilité, où ils ne remplacent pas les modes doux mais les complètent intelligemment.