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Des arbres pour rafraîchir les villes ?

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Des arbres pour rafraîchir les villes ?

L’épisode de chaleur, exceptionnel pour la saison, que nous avons vécu en mai a fait ressurgir la question de la végétalisation des villes. Celle-ci permettrait en effet de gagner de la fraîcheur pour les habitants des métropoles. D’autant que ce genre de phénomène est appelé à se produire de plus en plus souvent et de manière plus intense, en raison du réchauffement climatique.
Quand la politique s’en mêle, on a parfois pu assister à une surenchère du « nombre d’arbres à planter », mais justement, faut-il privilégier la quantité, ou plutôt la qualité ?

  1. Des températures plus élevées en ville

    Pendant un épisode de chaleur, dans les métropoles, on subit en plus le phénomène d’« îlot de chaleur urbain ». En effet, les matériaux utilisés pour la construction des rues et des nombreux bâtiments captent la chaleur en journée et la restituent la nuit, empêchant les températures de redescendre. Entre une grande ville et sa campagne environnante, la différence de température peut aller de 2-3 °C jusqu’à 10 °C !

  2. Les effets positifs des arbres en milieu urbain

    Premièrement, l’ombrage naturel et le taux d’humidité dans l’air apportés par les arbres diminuent la chaleur ressentie. La différence de température entre une rue arborée et une rue voisine sans arbres peut dépasser les 6 °C. Un effet positif est aussi constaté sur les habitations bénéficiant de cette ombre où, selon un rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) de 2018 , on observe une réduction de 30 % des besoins en climatisation.

    Autre avantage non négligeable pour la lutte contre le réchauffement climatique, la présence d’arbres limite l’impact de la ville sur la biodiversité, en constituant de véritables refuges pour les insectes ou les oiseaux.

    Enfin, on constate une diminution de la pollution de l’air grâce aux arbres, qui capturent littéralement le carbone lors de la photosynthèse.

  3. Planter des arbres, oui, mais efficacement !

    Tous ces bons résultats dépendent néanmoins de certaines conditions, qui doivent être sérieusement étudiées avant la plantation.

    Prévoir une quantité de terre suffisante au sol (donc pas d’arbre en pot !) qui déterminera la taille future et la durée de vie de l’arbre. La difficulté tient alors dans l’encombrement des villes en surface, mais aussi en sous-sol (réseaux d’assainissement, d’énergie…).

    • Choisir des espèces localement adaptées et non allergisantes.
    • Tenir compte du réchauffement climatique et donc préférer des espèces qui supporteront des températures plus élevées et qui ont des besoins en eau raisonnables.
    • Éviter les monocultures : comme en agriculture, on sait que celles-ci sont plus vulnérables aux maladies et aux parasites.

    Au vu de l’ensemble de ces connaissances préalables, on comprend que chaque collectivité a intérêt à compter au moins une personne formée à ces questions, afin de maximiser les retombées positives, ou à faire appel à un organisme d’expertise, tel que le Cerema,  qui accompagne les projets des territoires. Par ailleurs, des actions complémentaires pourront renforcer les effets sur la température, comme une évolution des revêtements et matériaux utilisés.